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La synchronisation : un mal nécessaire

La synchronisation : un mal nécessaire

La synchronisation (synchro ou synchro flash) est une manière de faire correspondre l’ouverture maximale de l’obturateur avec la durée utile de l’éclair du flash. Elle assure ainsi que l’émission d’un éclair intervient au moment précis où l’obturateur libère toute la surface du capteur. Rappelons que les réflex numériques et la plupart des appareils hybrides utilisent un obturateur avec deux rideaux qui s’ouvrent et se referment en un laps de temps très court pour exposer l’intégralité du capteur à la lumière. C’est uniquement le cas quand le premier rideau est arrivé en bas de la fenêtre et le second rideau n’a pas encore commencé sa course. La vitesse maximale de synchronisation (généralement 1/125, 1/200 ou 1/250 s) désigne alors le point de non-retour : au-delà de cette vitesse, la lumière traverse une fente qui est de plus en plus étroite au fur et à mesure que la vitesse d’obturation augmente, jusqu’à bloquer la lumière aux vitesses les plus rapides. 

Si le mode HSS peut rendre de fiers services pour déboucher un sujet lorsque la lumière ambiante est forte, il ne s’agit pas pour autant d’une solution miracle. Le mode Supersync, également baptisé Over Drive Sync, Hypersync ou Pseudo-HSS, transforme un flash standard en source d’éclairage continu pour l’utiliser à des vitesses d’obturation plus rapides que la vitesse synchro flash. Sous condition que son éclair soit à la fois puissant et de longue durée et que vous initiiez l’éclair au moment propice à l’aide d’un transmetteur radio compatible. Une autre manière de maitriser une lumière forte consiste à placer un filtre gris neutre sur votre objectif. Mais avec un réflex numérique, il faut alors composer avec un obscurcissement de la visée et une baisse de performance du module AF. 

Heureusement, les fabricants ont trouvé une issue à ce dilemme en équipant leurs flashs les plus sophistiqués du mode HSS (High Speed-Sync, aussi baptisé FP-Sync).  Alors que l’on pourrait imaginer le contraire, la synchronisation haute vitesse ne sert pas à photographier des sujets évoluant à grande vitesse, mais à synchroniser le flash avec l’ensemble des vitesses d’obturation, et notamment avec les plus rapides, jusqu’à 1/8000 s.  Pour ce faire, il émet une série d’éclairs, perçue comme un seul, grâce à une fréquence très élevée (autour de 30 000 Hz). La synchronisation haute vitesse est très utile pour la prise de vue à l’extérieur ou elle permet de choisir des ouvertures plus grandes pour une profondeur de champ plus réduite. Toutefois, son utilisation n’est pas inconvénients, puisqu’un simple passage en mode HSS divise la puissance lumineuse par quatre. Mais ce n’est pas tout : pour obtenir une vitesse de synchronisation deux fois plus rapide, vous réduisez de moitié le rendement lumineux, l’utilisation d’une 1/000 au lieu d’une 1/250 seconde ne vous laisse alors qu’un seizième de la puissance initiale. S’il est possible de multiplier le nombre de flashs pour y remédier, cela nécessite des moyens disproportionnés par rapport au résultat visé — mieux vaut donc privilégier des sujets situés à proximité du flash. 

Si le respect de la condition de synchronisation (ici 1/200 seconde) est primordial, encore faut-il que le ratio de puissance entre le flash et la lumière ambiante paraisse harmonieux. 

L’utilisation de la synchronisation Vitesse lente (synchro lente) s’avère beaucoup plus facile. En prolongeant le temps d’ouverture de l’obturateur, vous pouvez augmenter la part de la lumière ambiante par rapport à celle de l’éclair du flash, pour rendre compte de la lumière du jour résiduelle et/ou de l’éclairage artificiel d’une scène faiblement illuminée. Mais gardez à l’esprit qu’une vitesse lente introduit immanquablement des flous de bougé lorsque vous opérez à main levée. 

Lorsque vous utilisez un flash, la plupart des appareils photo laissent le choix entre deux modes opératoires, la synchronisation au premier et la synchronisation au second rideau. Avec le premier, le flash est émis immédiatement après l’ouverture du premier rideau, au début de l’exposition ; avec le second, il se déclenche juste avant que le deuxième rideau ne commence à recouvrir le capteur. Avec des sujets immobiles, les différences entre ces deux modes restent subtiles, voire même invisibles ; avec des sujets mobiles en revanche, elles sont flagrantes. L’emploi du mode Synchro au second rideau s’impose alors tout naturellement, car d’éventuelles trainées lumineuses se trouvent derrière et non pas devant le sujet, favorisant un résultat plus crédible. Mais tout dépend de l’origine du mouvement : si l’appareil bouge pour rendre un sujet statique plus dynamique, sélectionnez la synchro au premier rideau, si l’appareil reste fixe pour accompagner le mouvement du sujet, privilégiez la synchro au second rideau. 

La synchronisation entre l’appareil et le flash n’est pas toujours sans malice : le non-respect de la vitesse de synchronisation produit immanquablement des barres noires, phénomène qui peut surgir également aux bonnes vitesses, avec un flash contrôlé via un transmetteur sans fil. En mode TTL standard, les images sont souvent surexposées lorsque la lumière ambiante est forte, en mode TTL-HSS, elles sont sous-exposées lorsque le sujet n’est pas assez proche. La synchronisation entre l’éclair du flash et la lumière ambiante nécessite une attention particulière : avec une vitesse trop rapide, l’arrière-plan parait trop sombre, avec une vitesse trop lente, il parait trop clair, au point de dominer le sujet. Au posttraitement, la plupart de ces problèmes sont difficiles, voire impossibles à corriger — mieux vaut donc agir dès la prise de vue. Comme l’a très bien dit Henri Cartier-Bresson, une dernière synchronisation s’impose : celle entre la tête, l’œil et le cœur, que ce soit avec ou sans flash !   

En théorie au moins, un obturateur électronique s’affranchit des contraintes liées à la vitesse de synchronisation, étant donné que le début et la fin de l’exposition sont contrôlés par le capteur. Mais en pratique, la réactivité de l’obturateur électronique est limitée par la vitesse de lecture du capteur — si certains capteurs sont à même de lire simultanément les informations de l’ensemble des photosites (global shutter), ils restent onéreux et peu performants en matière de bruit et de plage dynamique. 

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