Après avoir évoqué dans le dernier article les bases de la photographie rapprochée, voici la deuxième partie qui explore les différents outils permettant d’obtenir une distance de mise au point plus proche.
Avant de vous précipiter tête baissée dans la quête d’un nouvel outil parfait pour la photographie rapprochée, commencez par explorer les limites des objectifs dans votre possession. Certains d’entre eux permettent surement d’obtenir des grandissements plutôt importants et les objectifs standards et téléobjectifs sont particulièrement intéressants, une fois dotés d’un ou de plusieurs accessoires permettant d’atteindre une distance de mise au point plus proche.
Pour la plupart des objectifs standards, en déça de 45 cm, la mise au point n’est plus possible et l’image saisie par le capteur est ainsi environ huit fois plus petite que le sujet photographié. Cependant, certains objectifs autorisent d’aller plus loin : le nouveau “pancake” Canon EF 40mm f/2.8 STM propose un grandissement de 0,18 fois, grâce à une distance de mise au point minimale de 30 cm, et le Voigtländer 90mm f/3.5 SL-II un grandissement de 0,28 fois, et ce, sans ajouter la bonnette macro fournie avec laquelle il frôle un grandissement de 0,55 fois.
Certains fabricants emploient le terme “macro” pour ainsi signaler une mise au point minimale particulièrement réduite et/ou un grandissement particulièrement important. Si les objectifs en question se prêtent assez bien à la photographie rapprochée (le plus souvent en utilisant leur focale la plus longue), il ne faut pas se faire d’illusions sur leurs qualités optiques, très éloignées de celle d’un véritable objectif macro.
L’opticien indépendant Sigma propose par exemple un zoom transstandard (17-70 mm f/2, 8-4 DC Macro OS HSM), un zoom “universel” (18-250mm F3.5-6.3 DC Macro OS) ainsi que plusieurs zooms télé partageant la même plage de focales et luminosité (70-300 mm f/4-5,6).
Tamron commercialise plusieurs zooms universels, c’est à dire à plage de focale très étendue (18-270 f/3, 5-6, 3 VC LD Asphérique [IF] Macro, 18-200 f/3, 5-6, 3 VC LD Asphérique [IF] Macro, 28-300 f/3, 5-6, 3 XR Di VC LD Asphérique [IF] Macro et 28-200 f/3, 8-5, 6 XR Di Asphérique[IF] Macro) ainsi que deux zooms télé (55-200 mm f/4-5, 6 Di II LD Macro et 70-300 f/4-5, 6 Di LD Macro), respectivement dédiés aux appareils réflex à capteurs APS-C et 24 ×36. Tous ces objectifs arborent fièrement l’attribut “macro” sans pour autant bénéficier de performances particulièrement élevées aux distances les plus proches.
Notez que le terme “macro“ est sinon réservé aux seuls spécialistes, dotés d’une excellente planéité de champ et d’une parfaite correction de la distorsion, des aberrations chromatiques et sphériques. La plupart des objectifs transstandard, souvent fournis avec l’appareil, bénéficient d’une distance de mise au point les prédestinant pour la photographie rapprochée.
Ainsi, chez Canon, l’objectif d’entrée de gamme Canon EF-S 18-55mm f/3.5-5.6 IS II réalise une mise au point minimale de 25 cm alors que le Nikkor AF-S DX 18-55 mm f/3.5-5.6G VR réalise un score à peine inférieur, permettant d’atteindre un grandissement fort honorable de 0,28 fois à la focale la plus longue. Les concurrents de chez Sony et Pentax sont tout aussi doués, et ce, sans pour autant insister sur le terme “macro”.
Notez que l’on peut qualifier seulement deux zooms d’objectifs macro : le Vivitar Series 1 90-180mm f/4, 5 des années 1970 et le Nikon Micro-Nikkor 70-180mm f/4.5-5.6D ED de 1997, discontinué depuis maintenant huit années. Leur formule optique était optimisée pour la photographie rapprochée, avec une correction poussée de la distorsion et la courbure du champ. De quoi simplifier le cadrage l’appareil sur pied, grâce à un mouvement de la bague du zoom ?
Les objectifs macro sont calculés pour travailler de près et délivrent tous sans exception des performances optiques très élevées, et ce, même à l’infini.
Autrefois, la mise au point minimale a été obtenue à l’aide d’une rampe à forte amplitude, limitant le plus souvent le grandissement maximum à 0,5 fois. Il était alors nécessaire d’ajouter une bague allonge ou un complément optique pour réaliser un grandissement à taille réelle. Désormais, la plupart des objectifs macro de conception moderne intègrent un dispositif de mise au point interne qui permet d’obtenir directement un grandissement d’une fois tout en conservant les dimensions physiques de l’objectif aux distances les plus courtes ainsi que l’équilibre de l’ensemble boitier/objectif. Toutefois, les catalogues de la plupart des fabricants d’appareils photo et d’objectifs comportent encore quelques objectifs de conception traditionnelle. Pour nommer un exemple, Canon continue à commercialiser l’EF 50 mm f/2, 5 Compact Macro, limité à 0,5 fois et doté d’une rampe de mise au point et d’un moteur de mise au point à l’ancienne.
Parmi les nombreuses optiques Micro-Nikkor se cachent encore quelques ancêtres très performants, mais désormais un peu démodés : le 60 mm f/2, 8 D AF, le 105 mm f/2, 8 D AF et deux objectifs à mise au point manuelle, Micro-Nikkor 55 mm f/2, 8 et 105 mm f/2, 8. Outre les objectifs cités plus haut, le fabricant commercialise deux objectifs optimisés pour la surface d’image plus réduite des capteurs APS-C (40 mm f/2, 8 G AF-S DX et 85 mm f/3, 8 G AF-S DX VR) et trois autres couvrant le format 24 x 36 (60 mm f/2, 8 G AF-S, 105 mm f/2, 8 G IF-EF AF-S VR et 200 mm f/4 D IF-ED AF) ; deux des objectifs sont équipés d’un dispositif de stabilisation d’images (appelé VR chez Nikon), qui n’est, hélas, pas aussi efficace que le système hybride inauguré par Canon qui compense à la fois des mouvements en translation et en rotation.
Sony propose un objectif moderne à la fois performant et peu onéreux, le 30 mm f/2, 8 Macro SAM et deux optiques plus utiles sur le terrain, 50 mm f/2, 8 et 100 mm f/2, 8 qui sont en réalité des objectifs Minolta, relookés pour les boitiers Alpha. Bien que dotés de très bonnes qualités optiques, ils sont relativement chers et leur barillet s’allonge à la mise au point, tout comme celui des objectifs Pentax SMC Pentax D FA Macro 50 mm f/2, 8 et 100 mm f/2, 8. Pentax propose également un objectif de focale plus courte, Pentax SMC DA 35mm f/2, 8 Limited macro, clone de l’ATX 35mm f/2,8 Macro PRO DX de l’opticien indépendant Tokina, qui commercialise aussi un autre objectif macro, l’ATX 100 mm f/2, 8 Macro Pro, dont la formule optique ressemble à s’y méprendre à celle de son homologue de chez Pentax.
Canon propose une gamme six objectifs, bien étagés entre 50 et 180 mm. Si l’EF 50 mm f/2, 5 est limitée au grandissement de 0,5 fois, l’EF-S 60 mm f/2, 8, de conception beaucoup plus moderne, propose un grandissement d’une fois aux seuls possesseurs d’appareils réflex numériques à capteurs APS-C. À l’image de Nikon, Canon propose deux objectifs à focale 100 mm : EF 100 mm f/2, 8 USM et EF 100 mm f/2.8L IS USM.
Deux fois plus cher que le premier, le second ne propose pas pour autant de meilleures performances optiques. En revanche, il se distingue de l’objectif standard par sa qualité de fabrication (douceur de la bague de mise au point, traitement d’étanchéité), par son stabilisateur d’images de 4 IL et les accessoires fournis (pare-soleil et étui). La visée stabilisée est vraiment très confortable, même si l’efficacité du stabilisateur diminue au fur et à mesure que le grandissement augmente. Lorsque celui-ci est maximal, vous ne gagnez qu’une seule vitesse d’obturation. Sachez aussi que la stabilisation optique ne saurait pas remédier aux mouvements du sujet et notamment lorsqu’une légère brise souffle sur la prairie fleurie.
Sur le terrain, il est souvent préférable d’utiliser une longue focale (150, 180, voire 200 mm) pour ne pas effaroucher certains insectes craintifs et pour obtenir un détachement aisé du sujet, grâce à un fond agréablement flou et abstrait. Canon propose un objectif macro télé, l’EF 180 mm f/3, 5 L USM, doté d’une mise au point rapide et silencieuse ainsi que d’une excellente qualité optique. Le MP-E 65 mm f/2, 8 1-5x Macro Photo est, quant à lui, destiné aux spécialistes de la macrophotographie souhaitant explorer des grandissements entre 1 et 5 fois (l’objectif est inutilisable au-delà de son domaine d’emploi, très restreint). MP-E 65 mm f/2, 8 1-5x Macro Photo est cantonné à une utilisation sur trépied (heureusement, le collier de pied est fourni) et la mise au point est plutôt délicate, ce qui est attribuable à la fois au grandissement extrême et à la perte de luminosité associée.
Utilisez de préférence un flash dédié (Canon MT-24EX ou MR14EX) pour que vos photos puissent rendre justice aux performances très élevées de cette optique hors pair.
Sigma est l’opticien indépendant avec la gamme la plus exhaustive d’objectifs macro. Alors que certains des objectifs (50 mm f/2,8 EX DG Macro et 70 mm f/2,8 EX DG Macro) appartiennent encore à l’ancienne génération à mise au point classique , les autres exhibent tous les attributs d’un objectif macro moderne : les objectifs 105 mm f/2, 8 EX DG OS HSM Macro, 150 mm f/2, 8 EX DG OS HSM APO Macro et 180 mm f/2, 8 EX DG OS HSM Macro bénéficient d’un dispositif de mise au point interne (IF), d’une mise au point silencieuse et rapide (HSM) et d’un stabilisateur d’image (OS). Malheureusement, leurs tarifs sont à l’image de leurs performances, excellentes.
Quant à l’opticien Tamron, il propose trois objectifs macro. Le Tamron SP 60 mm f/2 Di II LD (IF) Macro, uniquement compatible avec les appareils aux capteurs APS-C, offre une grande luminosité et une mise au point interne tandis que le Tamron SP 90 mm f/2, 8 Di Macro, de conception classique, couvre le format 24 × 36, tout comme le SP 180 mm f/3,5 Di LD (IF) Macro lequel bénéficie d’une mise au point interne, de verres LD et d’un collier de pied amovible.
Cosina est le seul fabricant qui ne propose que des objectifs macro à mise au point manuelle. Commercialisés sous la prestigieuse appellation Carl Zeiss Makro-Planar et basés sur des calculs optiques de ce célèbre opticien allemand, les objectifs 50 mm f/2, 0 et 100 mm f/2, 0 partagent une somptueuse réalisation mécanique, tout en métal, ainsi qu’une qualité optique hors pair, avec de magnifiques flous d’arrière-plan (bokeh).
Cependant, leur conception est aussi “classique” que laisser penser leur appellation. D’une part, les objectifs en question s’allongent au fur et à mesure que la distance de mise au point diminue et cette dernière ne permet d’atteindre qu’un grandissement de 0,5 fois, nécessitant un accessoire supplémentaire (bague macro ou bonnette) pour les pousser jusqu’au grandissement d’une fois et au-delà. La mise au point manuelle et l’absence d’une stabilisation optique réduisent leur intérêt si vous pratiquez le portrait ou des prises de vue en lumière faible.
Pensez au premier lieu à vos domaines d’utilisation habituelles : un objectif 30, 35, 40 (APS-C) ou 50 mm (24 x 36) peut se substituer à votre objectif standard et un objectif de 50 (4/3), 60 (APS-C) ou 100 mm se prête parfaitement au portrait, pour peu que vous soyez prêt à sacrifier un peu de luminosité. Si vous comptez photographier des insectes craintifs (libellules, papillons, abeilles, etc.) ou de petits oiseaux, une focale un peu plus longue (150, 180 ou 200 mm) permettra de rester plus en retrait et de réaliser en même temps des flous d’arrière-plan de plus agréables.
Aujourd’hui, la mise au point interne n’est plus un luxe : d’une part, elle autorise une mise au point plus silencieuse et souvent plus rapide et de l’autre, elle n’effraie pas vos sujets de prise de vue tout en facilitant la prise en main de votre matériel de prise de vue. La mise au point AF n’est en revanche pas très utile. Lorsque la lumière fait défaut, elle devient souvent hésitante et/ou imprécise et elle incite souvent à placer votre sujet au plein centre de l’image pour ainsi obtenir une netteté parfaite. Quant à la stabilisation optique à la Canon, bien qu’elle soit moins efficace aux grandissements les plus importants , elle augmente tout de même vos chances d’obtenir des images au piqué irréprochable. Faites aussi attention au grandissement maximal : si la plupart des objectifs macro contemporains accèdent directement à la “grandeur nature”, certains objectifs de conception ancienne (Canon EF 50 mm f/2, 5) ou “conservatrice” (Carl Zeiss Makro-Planar 50 et 100 mm) imposent l’ajout d’un accessoire optionnel pour y parvenir.
Peut-on investir dans un objectif d’occasion ? Pour ma part, j’ai travaillé pendant plusieurs années avec des optiques antédiluviennes : un Micro-Nikkor 55 mm f/3, 5 des années 1970 et un Canon EF 100 mm f/2, 8 Macro des années 1990. En dépit de certaines contraintes techniques imposées (mise au point à ouverture réelle pour le premièr et barillet à extension linéaire pour le second), les objectifs anciens n’ont pas à rougir lorsqu’il s’agit de produire des images de qualité. Si vous utilisez un appareil Nikon ou Pentax, vous pouvez puiser parmi de nombreuses références encore proposées sur le marché d’occasion. Plusieurs opticiens indépendants (Vivitar, Kiron, Tamron, Tokina, etc.) et fabricants d’appareils reflex argentiques (Konica, Olympus, Mamiya, Fuji, etc.) étaient en fait à l’origine d’objectifs macro très réputés sinon “mythiques” bien que certains utilisateurs et collectionneurs aient une fâcheuse tendance à surestimer leur valeur d’usage pour ainsi faire monter leurs prix sur le marché d’occasion.
Les heureux possesseurs d’appareils réflex Sony ou Canon doivent en revanche veiller à la conformité de l’objectif avec les protocoles de communication établis. Sélectionnez de préférence un objectif qui conserve l’automatisme du diaphragme et la mise au point AF. S’il est possible de cadrer et de faire la mise au point à l’ouverture réelle, ce n’est guère confortable et précis et même contreproductif pour un photographe uniquement habitué à des appareils photo et objectifs modernes.
Une bonnette macro s’apparente à un filtre vissant qui s’adapte sur l’avant de l’objectif pour réduire la distance de mise au point minimale de l’objectif associé. Leur puissance se mesure en dioptries : plus le nombre est important, plus la lentille est puissante et le grandissement important. Les contraintes de l’utilisation d’une bonnette macro sont quasiment inexistantes : si leur grandissement est souvent inférieur à celui réalisé avec une bague allonge ou un objectif macro, elle permet l’utilisation d’une optique standard, et ce, sans pour autant réduire la luminosité et la précision de mise au point de celle-ci.
Vous pouvez donc continuer à utiliser votre objectif comme si rien n’a changé, avec l’exception de la plage de mise au point, déplacée en direction des distances les plus courtes. Le plus souvent, une bonnette macro autorise la prise de vue à main levée. À noter aussi leur tarif particulièrement intéressant et leur faible poids qui facilite le transport.
Cependant, les bonnettes n’ont pas que des avantages. La plupart des modèles les plus simples n’incorporent qu’une seul élément optique et dégradent ainsi considérablement la qualité optique, notamment dans la périphérie des images. Qui plus est, le grandissement des bonnettes habituelles +1 à + 3 avec des objectifs de 50 à 200 mm, excédent guère un coefficient de 0,5 fois, bien qu’il soit possible de combiner deux bonnettes pour ainsi additionner leur puissance ; la puissance de deux bonnettes de +2 dioptries et +3 dioptries est ainsi équivalente à celle d’une bonnette de 5 dioptries.
Une bonnette macro réduit la focale de l’objectif associé pour ainsi réaliser des grandissements supérieurs, suivant la formule
Focale résultante = 1000 : ([1000/focale de l’objectif de base] + nombre de dioptries)
Si vous utilisez une bonnette macro de +3 sur un objectif de 50 mm, la focale résultante est égale à 43,5 mm. Avec un objectif de 105 mm, la même bonnette produit une focale de 80 mm, avec un objectif de 200 mm, une focale de 125 mm. Bref, l’efficacité d’une bonnette est donc d’autant plus importante que la focale de l’objectif utilisé est grande. Mieux vaut donc l’utiliser avec un téléobjectif. Pour calculer le grandissement d’un couple objectif/bonnette macro, divisez la focale de l’objectif par celle de la bonnette.
Pour obtenir la focale de cette dernière, il suffit de diviser 1000 (mm) par le nombre de dioptries de la lentille additionnelle. Une bonnette de +4 dioptries possède ainsi une focale de 250 mm (1000 : 4) et elle nécessite donc un objectif de 250 mm pour obtenir un grandissement égal à 1. Adapté sur un objectif 50 mm, le grandissement est de seulement 0,2 fois lorsque la bague de l’objectif est positionnée sur le repère infini.
Si la plupart des bonnettes macro commercialisées à vil prix ne produisent qu’un piqué plutôt abominable, avec une véritable explosion des défauts optiques à l’extérieur du centre de l’image, certains fabricants proposent des bonnettes achromatiques, composées de deux ou trois éléments optiques soigneusement traités multicouches. Les bonnettes Nikon 3T (+1,5, diamètre 52), 5T (idem, diamètre 62), 4T (+3, diamètre 52) et 6T (idem, diamètre 62), optimisés pour des focales entre 80 et 200 mm, sont uniquement disponibles sur le marché d’occasion.
Canon produit encore deux bonnettes achromatiques : les modèles 250D (+4) et 500D (+2). À noter aussi le modèle MCON 35 d’Olympus et trois produits plutôt sophistiqués (3 lentilles au lieu de 2), commercialisés par Raynox et dotés d’une monture “universelle”, s’adaptant sur des objectifs à diamètre de filtre entre 52 et 67 mm : si la bonnette DCR-150 possède une puissance de +4,8 dioptries, le modèle DCR-250 offre pas moins de +8 dioptries et la DCR-5320 est doté de deux lentilles +2 (2 éléments) et +3 dioptries (3 éléments) que l’on peut combiner pour produire un ensemble de 5 dioptries et 5 lentilles.
Les bonnettes achromatiques citées partagent une très bonne qualité optique, pour peu que l’objectif soit fermé de plusieurs diaphragmes. En revanche, elles sont bien adaptées à des objectifs télé alors que le grandissement est moindre avec des objectifs standard et grand-angle. Pour ses bonnettes achromatiques, Canon préconise des focales entre 50 et 135 mm (250D) ou 70 et 300 mm (500D), faites donc attention à choisir le modèle le plus approprié en fonction de vos objectifs. Le modèle 250D n’est proposé que pour les diamètres 52 et 58 mm alors que le modèle s’adapte sur les diamètres 52, 58, 72 et 77 mm ainsi que sur les diamètres intermédiaires, grâce à des bagues intermédiaires, disponibles dans le commerce.
Alors qu’une bonnette arbore une ou plusieurs lentilles qui dégradent beaucoup (bonnettes à une lentille) ou peu (bonnette achromatique) les performances de l’objectif associé, une bague allonge est un simple tube sans lentilles qui permet de réduire la distance de mise au point via un allongement du tirage. Malgré l’absence d’éléments optiques, l’emploi d’une bague allonge introduit irrémédiablement de nouveaux défauts optiques puisque l’objectif associé est utilisé en dehors du domaine d’utilisation pour lequel il a été calculé. La qualité d’image est donc finalement inférieure à celle d’un objectif macro dédié, bien qu’elle soit souvent fort honorable si vous l’utilisez avec une optique de très bonne qualité et si vous limitez le tirage — plus vous ajoutez de tubes pour obtenir un grandissement plus important, plus la qualité optique se dégrade.
Par rapport aux bonnettes macro, les bagues allonge souffrent de plusieurs inconvénients : d’une part, elles produisent une perte de luminosité qui est proportionnelle au tirage ajouté et d’autre part, le changement de la focale entraine aussi celui du point focal d’un objectif à focale variable (zoom), nécessitant ainsi de modifier sans cesse la distance de mise au point. Sachez aussi qu’il est souvent difficile d’obtenir le grandissement et/ou le cadrage souhaités. Malgré tout, il est souvent intéressant d’employer une ou plusieurs bagues allonge pour ainsi obtenir un grandissement plus important, notamment avec un objectif macro. Qui plus est, le grandissement réalisé avec un objectif grand-angle ou standard est souvent plus important qu’avec une bonnette macro.
Canon propose deux bagues allonge, EF 12 II et EF 25 II, respectivement dotés d’un tirage supplémentaire de 12 et 25 mm et compatibles avec la plupart des objectifs EF et EF-S. Sur le marché d’occasion, vous trouverez les bagues EF 12 et EF 25, plus anciennes. Elles se distinguent des nouvelles par leur incompatibilité avec les objectifs EF-S. Nikon propose les bagues PK-11a (8 mm), PK-12 (14 mm), PK-13 (27,5 mm) et PN-11 (52,5 mm), la dernière étant dotée d’un collier de pied rotatif. Les bagues Nikon sont uniquement compatibles avec les objectifs AF, AF-D et à mise au point manuelle (Ai, Ai-S, Ai-P et objectifs plus anciens), les objectifs des gammes AF-G et DX ne peuvent pas être utilisés. Si le tarif pratiqué par les fabricants d’appareils photo ne vous convient pas, vous trouverez des bagues automatiques (les informations sont transmises entre l’objectif et le boitier) et manuels (l’absence de contacts électriques impose de travailler à l’ouverture réelle), commercialisés par plusieurs fabricants d’accessoires photo. Privilégiez les bagues automatiques (par exemple celles de Kenko) et évitez les bagues manuelles, pas vraiment utilisables sur le terrain.
Pour calculer le facteur de grandissement, il suffit de diviser le tirage de la bague par la focale de l’objectif employé. Ainsi, pour obtenir un sujet à 0,5 fois avec un objectif 50 mm, il suffit d’ajouter une bague allonge de 25 mm, pour atteindre un grandissement à taille réelle, une ou plusieurs bagues allonges avec un tirage de 50 mm. L’emploi d’une bague allonge “favorise” donc les objectifs grand-angle et standard alors qu’il “pénalise” plutôt les objectifs télé pour lesquels il faudrait un tirage très important (20 cm pour un objectif de 200 mm et 50 cm pour une focale de 500 mm…). Une bonnette macro “favorise” en revanche les longues focales avec lesquels elle réalise les grandissements les plus importants.
Au lieu d’utiliser une bague allonge, dépourvue d‘éléments optiques, il est également possible d’utiliser un multiplicateur de focale, qui propose un allongement de la focale de l’objectif qui lui est associé. Avec un convertisseur 2x, la focale est doublée et la lumière divisée par quatre alors qu’avec un convertisseur 1,4 x, la focale est multipliée 1,4 fois et la perte lumineuse se réduit à un seul IL. Grâce au multiplicateur de focale, vous pouvez pratiquer la télémacrophotographie, l’additif ne modifie pas la distance minimale, mais le grandissement augmente proportionnellement à l’allongement de la focale.
Notez que certains multiplicateurs de focale, et notamment ceux de Canon et Nikon, ne s’adaptent qu’aux objectifs pour lesquels ils ont été conçus (téléobjectifs), mais vous pouvez ruser en intercalant une bague allonge entre le convertisseur et l’objectif macro. Ainsi, vous augmenterez davantage le grandissement obtenu à l’aide de la bague allonge.
Inverser un objectif “standard” à l’aide d’une bague d’inversion permet de le conditionner pour la prise de vue rapprochée. Alors qu’habituellement, la construction optique permet de réduire de grands sujets, elle est alors capable d’agrandir de petits sujets.
L’emploi d’une bague d’inversion n’est pas sans difficulté : en montant l’objectif à l’envers, le grandissement très important rend la mise au point délicate, d’autant plus que la communication entre l’objectif et le boitier est interrompue : à défaut d’investir dans la bague d’inversion automatique très onéreuse du fabricant Novoflex, l’utilisateur d’un appareil Canon ne peut contrôler l’ouverture qu‘à l’aide d’une petite astuce à la fois chronophage et peu pratique sur le terrain : monter, puis démonter l’objectif en pressant le bouton de contrôle de profondeur de champ du boitier et en sélectionnant l’ouverture souhaitée sur le boitier. Bref, mieux vaut opter pour l’association de deux objectifs dont l’objectif secondaire, adapté à l’envers sur l’objectif principal, fait figure de bonnette macro sophistiquée. Les automatismes du boitier sont alors conservés (hormis l’AF, inopérant) et l’objectif secondaire est utilisé le diaphragme entièrement ouvert pour laisser entrer le maximum de lumière dans l’objectif principal.
Le grandissement est alors calculé en divisant la focale de l’objectif principal par celle de l’objectif secondaire, inversé. Ainsi, plus la focale de l’objectif primaire est longue et/ou plus celle de l’objectif secondaire est courte, plus le grandissement est important. Sur Internet, plusieurs distributeurs de matériel photo distribuent des bagues de couplage plutôt bon marché, pensez simplement à acheter une bague supplémentaire, permettant de protéger la lentille arrière et les contacts électriques de l’objectif inversé.