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Le contraste : pour le meilleur ou le pire ?

Le contraste : pour le meilleur ou le pire ?

Le contraste est une notion omniprésente en photographie, portant à la fois sur l’exposition et la composition, la technique et l’esthétique. D’où l’intérêt de se pencher, dans ce numéro, sur ses différentes facettes.

Le contraste joue un rôle de catalyseur pour l’impact visuel : sa présence favorise la lecture d’une image alors que son absence la rend plus ardue. Une image monochrome gagne en force lorsqu’elle présente à la fois des blancs éclatants et des noirs profonds. Une image en couleurs repose non seulement sur le contraste entre les valeurs claires et les valeurs foncés, mais également sur les couleurs.

Le contraste tonal est régi par la plage de contraste, elle-même tributaire de la lumière, des ombres et du sujet. D’une part, une source de lumière directe produit une plage plus vaste qu’une source de lumière diffuse. D’autre part, le positionnement de celle-ci par rapport au sujet détermine l’apparence des ombres et ainsi l’ampleur du contraste, tout comme l’étendue de la plage de tonalités du sujet.

L’impact visuel de la plupart des images monochromes repose en premier lieu sur le contraste tonal, c’est-à-dire l’écart entre les détails les plus clairs et les plus foncés d’une scène. Pour animer des images en couleur, le photographe créatif dispose d’autres moyens d’expression qui jouent sur les relations entre différentes couleurs. Parmi eux, citons les plus courants : le contraste de teinte, le contraste des complémentaires et le contraste chaud-froid.

Le curseur et/ou la courbe de contraste peuvent être utilisés dans le but d’améliorer la lisibilité d’une image. Ici, ils m’ont aidé à faire ressortir les éléments principaux de l’image, la rambarde de la jetée et l’oiseau en vol.  

Contrôle du contraste

Un des défis majeurs d’un photographe consiste à adapter la plage de contraste du sujet à la plage dynamique du capteur, une stratégie étant d’attendre la lumière la plus appropriée, une autre de choisir, suivant la distance et les dimensions du sujet, un accessoire spécifique (filtre gris neutre dégradé, flash, réflecteur ou diffuseur). A l’intérieur, vous pouvez exercer un contrôle beaucoup plus strict sur le contraste puisqu’il est possible de définir le nombre et la distance des sources d’éclairage et de choisir les façonneurs de lumière en fonction de la taille du sujet et les ombres souhaitées.    

Si la capacité à enregistrer des détails dans les tonalités extrêmes des capteurs et objectifs n’est plus sujette à des critiques majeures, il en est tout autrement des écrans, et à fortiori, des tireuses et imprimantes photo. Pour obtenir un affichage ou un tirage à rendu naturel, il faut procéder à une compression du contraste qui ne reste pas toujours sans séquelles visibles, et notamment lorsque l’image source est issue d’une fusion HDR. La marge de manœuvre n’est alors plus aussi importante que celle accordée aux pratiquants du Zone System argentique : hormis la courbe de transfert la plus appropriée pour traduire le gamma d’un fichier Raw vers celui d’un fichier bitmap, le laborantin numérique peut choisir parmi plusieurs outils plus ou moins complexes pour ajuster les tonalités d’une image, certains agissant sur l’ensemble des pixels, d’autres sur seulement une ou plusieurs zones préalablement sélectionnées. L’intervention se résume le plus souvent à un ajustement des points blanc et noir et une augmentation ou réduction globale du contraste, à l’aide d’une courbe en forme de « S » ou de « S inversé ». Parfois, les réglages mènent plus loin et c’est là où les soucis commencent : les corrections   n’interviennent non seulement sur le contraste, mais également sur la saturation et la teinte des couleurs, au risque d’en pousser certaines vers l’écrêtage. Le passage au mode Lab constitue alors la seule manière de séparer le contraste de la couleur – pourquoi ce mode couleur met-il tant de temps à devenir monnaie courante ?

Faut-il systématiquement « normaliser » le contraste au posttraitement, via un histogramme qui s’étend jusqu’aux deux extrémités du graphique ? Si une telle mesure se justifie pleinement pour les images prises dans des conditions de lumière les plus courantes, elle s’avère complètement inefficace pour les autres : une image volontairement conçue pour étre plus claire (High Key) ou plus sombre (Low key) perdrait tout son attrait avec un tel traitement « normalisateur ». C’est également le cas des images saisies dans la brume ou le brouillard. De quoi se poser la question sur la raison d’être des nouveaux outils censés corriger le voile atmosphérique… 

Il n’y a pas de miracle : pour adapter la plage de contraste, gigantesque, d’un fichier HDR à celle, beaucoup plus réduite, d’un écran ou d’un tirage, les tonalités subissent une forte compression, avec pour résultat un rendu souvent surnaturel. Cela est du à l’absence des blancs purs et des noirs profonds et au renforcement du contraste local au détriment du contraste global. Pour y remédier, pensez à rétablir les points blanc et noir et à réduire le contraste local.    

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