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L’objectif standard revisité (troisième partie)

L’objectif standard revisité (troisième partie)

À la différence des objectifs grand-angle et télé lumineux qui nécessitent souvent l’emploi de verres et de surfaces spéciaux, la formule optique de la plupart des objectifs standards est basée sur un schéma à la fois simple et éprouvé, de type Planar, inventé à la fin du dix-neuvième siècle. Il est donc très tentant d’utiliser un objectif standard ancien sur un boitier récent. Voici ce qu’on peut attendre en termes de qualité optique de certains vieux cailloux des années 1960 ou 1970.

Si la plupart des appareils et objectifs actuels font partie d’un univers dans lequel domine la mise au point automatique, la mise au point manuelle était le mode opératoire le plus courant jusqu’à la fin des années 80 du siècle dernier. Les objectifs à mise au point manuelle ont rendu (et continuent à rendre) de fiers services à plusieurs générations de photographes et il n’y a aucune raison pour laquelle il serait incongru de les marier à nos appareils contemporains. En fait, la marche triomphante des appareils numériques a permis de tirer ces vieux objectifs de l’oubli et certains sont même vendus à des tarifs déraisonnables, justifiés ou non par leurs performances optiques.

La qualité optique de certains objectifs anciens (ici le Summicron-R 50 mm f/2) n’a rien à envier à celle des objectifs modernes, mais leur adoption implique à faire un certain nombre de sacrifices sur le confort d’utilisation et la rapidité de mise en œuvre.

Qu’une optique ancienne puisse être adaptée ou non sur un boitier moderne, dépend d’un certain nombre de critères. D’une part, le champ de l’image de l’objectif doit être suffisamment étendu pour couvrir le format du capteur. Si un objectif moyen format et un objectif conçu, pour le format 24 x 36 convient, pour un appareil à capteur 24 x 36 et tous les appareils dont le capteur est plus petit (APS-C, MFT), un objectif conçu pour le demi-format (18 x 24 mm) ou les formats MFT (17 x 13 mm) et APS-C (22 x 14, 8 ou 23,6 x 15, 7) produit irrémédiablement un vignetage lorsqu’il est adapté sur un appareil dont le capteur possède des dimensions plus importantes ;

D’autre part, le tirage mécanique, c’est-à-dire la distance entre la bague de montage de l’objectif et la surface sensible (capteur ou film) doit permettre l’utilisation d’une bague d’adaptation. Si le tirage pour lequel l’objectif a été conçu est supérieur à celui du boitier, l’objectif peut s’adapter sur ce dernier tout en conservant toute sa plage de distances de mise au point, et notamment l’infini.

S’il est inférieur, vous perdez l’infini et celui-ci ne pourrait être rétabli qu’en utilisant un adaptateur avec un système de lentilles, lequel porte un sérieux préjudice à la qualité optique. De ce fait, un objectif Canon FD (tirage 42 mm), Konica R (40, 5 mm) ou Minolta SR, MC ou MD (43,5 mm) ne s’adapte pas sans heurts sur un reflex numérique Canon alors qu’un objectif Contax/Yashica (45,5 mm), M42 (45,46 mm), Nikon F (46,5 mm), Olympus OM (46 mm), Pentax K (45,46), Rollei QBM (44,46) ou Tamron Adaptall (50, 7 mm) y parvient aisément, sous condition de lui trouver une bague d’adaptation appropriée.

Les utilisateurs d’appareils reflex numériques Nikon et Pentax peuvent directement puiser dans un vaste arsenal d’objectifs anciens : tous les objectifs à baïonnette Pentax K montent sur les réflex numériques de la marque alors que tous les objectifs Nikkor sortis après 1977 peuvent être adaptés sur un boitier Nikon moderne. Le Nikon Df offre une compatibilité encore plus étendue avec les Nikkor anciens puisqu’il accepte la plupart des objectifs produits depuis 1959. Quant aux utilisateurs d’appareils bybrides (Canon, Fujifilm, Leica, Nikon, Olympus, Panasonic, Samsung et Sony), ils peuvent adapter l’ensemble des objectifs pour appareils reflex anciens.

Les optiques à monture M42 à vis sont très appréciées des photographes. Fabriquées en très grand nombre, elles sont souvent proposées à des prix abordables. Mais là encore, il faut savoir séparer le bon grain de l’ivraie : si l’excellente réputation de la gamme Takumar du fabricant japonais Pentax est pleinement méritée, celle de la gamme est-allemande Meyer Görlitz est usurpée puisqu’elle se compose en premier lieu d’objectifs ” low cost “.

Autour des produits de l’opticien indépendant nippon Tomioka s’est développé un véritable mythe trompeur — là encore, il est incompréhensible que les tarifs de certains objectifs de Tomioka, fabriqués jadis en sous-traitance pour des constructeurs d’appareils de seconde zone (Chinon, Petri, Ricoh et Yashica) et des chaines de magasins photo allemands (Foto-Quelle, Porst), puissent atteindre des sommets aussi vertigineux, compte tenu des performances optiques, assez moyennes dans l’ensemble !

À éviter la plupart des objectifs manuels griffés Beroflex, Hanimex, Makinon, Petri, Power, Soligor, Sigma et Sun, souffrant non seulement d’une qualité optique assez moyenne, mais également d’une réalisation mécanique peu résistante dans le temps.

En revanche, la société américaine Vivitar est à l’origine d’un certain nombre d’objectifs très intéressants, tout comme le fabricant tiers japonais Tokina. Quant aux objectifs Tamron, dont certains possèdent des performances élevées, ils s’adaptent sur la plupart des appareils réflex, grâce à leur monture interchangeable Adaptall.

Pour revenir à la monture M42, sachez qu’il existe deux gammes d’objectifs de qualité, fabriquées par Mamiya et Fujifilm, qui ne sont pas pleinement compatibles avec les adaptateurs du marché. Les deux constructeurs utilisent, pour le couplage du posemètre avec le diaphragme et la mesure à pleine ouverture, un système propriétaire qui rend l’adaptation de ces objectifs sur des appareils modernes très difficile.

A noter aussi que le fut arrière de certains objectifs rentre dans la chambre reflex, pouvant obstruer le passage du miroir et même endommager celui-ci. Ils s’agit là d’un problème qui concerne surtout les boîtiers “plein format” (Canon 5D,  Canon 1D/1Ds et 6D) et un certain nombre d’objectifs de type retrofocus. Le même problème empêche l’utilisation des objectifs Pentax K sur des boitiers 24 x 36 Canon alors qu’ils s’adaptent sur des boîtiers APS-C de la même marque dont le miroir, aux dimensions plus réduites, ne heurte pas l’ergot dédié à la fermeture du diaphragme.

Le Super-Multi-Coated Takumar 1,4/50 possède un rendu particulier, avec un bokeh crémeux (ici à pleine ouverture). De quoi succomber aux charmes de ce dinosaure parmi les objectifs standards.

Une question de mécanique et d’optique

Si les objectifs contemporains sont un savant mélange de composants optiques, mécaniques et électroniques, les optiques anciennes ne contiennent le plus souvent que du verre et du métal. Alors que le fait de contrôler la mise au point et le diaphragme manuellement est souvent source de beaucoup de plaisir, il rend la prise de vue assez laborieuse.

Certains domaines photographiques sont difficiles, voire impossibles à aborder avec une optique à mise au point manuelle et pour les autres, le fait d’effectuer la mise au point à pleine ouverture, puis de fermer le diaphragme à l’ouverture de travail peut introduire du flou, pour ne pas parler de la difficulté de faire le point sur le verre de visée d’un appareil reflex autofocus et, à fortiori, d’un boîtier APS-C. S’il existe des puces permettant d’interagir avec la confirmation du point de l’appareil photo, elles manquent parfois de précision et peuvent même, dans certains cas, endommager le boîtier.

Les candidats

Les objectifs anciens ne sont pas égaux en ce qui concerne leurs performances optiques. D’une part, les formules optiques de certaines optiques ont encore été calculées à la main et de l’autre, certains objectifs ne possèdent qu’un traitement antireflet mono couche qui réduit le contraste et la saturation des couleurs tout en introduisant du flare et des reflets parasites en cas de contrejour. Si la plupart des objectifs anciens à focale variable sont loin d’atteindre les performances optiques des zooms actuels (et cela inclut même les objectifs fournis « en kit »), certains objectifs à focale fixe résistent remarquablement bien à l’épreuve du temps, pour peu que leur focale ne soit pas trop extrême (ni super-grand-angle ni super-télé). C’est le cas d’un certain nombre d’objectifs standards !

Nikkor-HC Auto 50 mm f/2

Le Nikkor 2/50 est un des grands classiques de la gamme d’objectifs Nikkor. Introduit en juillet 1959, en même temps que le légendaire Nikon F, c’était le premier objectif de la gamme et l’objectif standard qui était associé d’office aux  boitiers Nikon et Nikkormat. De ce fait, de très nombreux exemplaires ont été construits, rendant les prix très accessibles sur le marché d’occasion.

L’objectif a été produit en trois variantes : les deux premières, fabriquées entre 1959 et 1963, arborent une formule optique à 7 lentilles en cinq groupes alors que les versions suivantes, produites entre 1964 et 1977, bénéficient d’une formule de type Planar (double Gauss) à 6 éléments en 4 groupes. La première version dotée d’un revêtement antireflet multicouche (Nikkor-HC Auto 50 mm f/2) était introduite en décembre 1972 alors qu’il fallait attendre mars 19777 pour voir débarquer la version AI, compatible avec le système de mesure à pleine ouverture des boitiers Nikon F2 Photomic A, Nikon EL2 et Nikkormat FT3 et de tous les boitiers Nikon successifs.

Si un objectif antérieur à la gamme AI n’est pas utilisable sur un boitier Nikon contemporain (il faut procéder à une transformation de la bague de diaphragme pour le rendre compatible), ils peut s’adapter sur un boitier Canon ou un boîtier hybride. L’objectif testé, un Nikkor-HC Auto 50 mm f/2 avec traitement multicouche, possède une construction très robuste. L’objectif est entièrement réalisé en métal, y compris la bague de mise au point. La bague des diaphragmes possède un crantage par valeurs entières, entre f/2 et f/16. La lentille frontale, très en retrait, est parfaitement protégée.


Caractéristiques techniques

Focale : 50 mm (équivalent 75 ou 80 mm sur un reflex au format APS-C)

Ouverture maximale/minimale : f/2 et f/16

Construction optique : 6 éléments en 4 groupes

Angle de champ : 46 °

Distance minimale de mise au point : 0.6 m

Diamètre de fixation pour filtre : 52 mm

Diamètre x longueur : 64,5 mm x 48 mm

Poids : 205 g

Micro-Nikkor- 55 mm f/3,5 Ai

Le Micro Nikkor 3,5/55 avait été étudié exclusivement pour la photographie en plans très rapprochés (proxi- et macrophotographie). Le pouvoir de résolution atteint son apogée au rapport de reproduction de 1:10, mais les performances de l’objectif varient si peu qu’il peut fort bien servir pour la photographie courante (portrait, paysage, architecture, etc.). L’objectif se distingue par une excellente correction de la distorsion et de la courbure du champ.

Le système bihélicoïdal incorporé autorise une mise au point allant de l’infini jusqu’au rapport de reproduction de 1 : 2. Au-delà, il faut employer la bague allonge fourni qui permet d’attendre le rapport 1 : 1. Les rapports de reproduction, avec ou sans bague allonge, sont inscrits sur le barillet de l’objectif. Le Micro-Nikkor 3,5/55 existe en quatre versions différentes qui se distinguent principalement par leur présentation, leur traitement antireflet (mono ou multicouche) et leur compatibilité avec le système de mesure à pleine ouverture (AI ou pré-AI) des boîtiers Nikon.

La formule optique est commune aux différentes versions : 5 éléments en quatre groupes. L’objectif testé, un Micro Nikkor 55 mm f/3, 5 en version AI, possède une construction à la fois légère (230 g) et très soignée, avec une bague de mise au point onctueuse dont la course très longue favorise un ajustement très précis, de l’infini jusqu’à la distance de mise au point minimale (0,24 m). La lentille frontale est très enfoncée et le fut de l’objectif fait ainsi figure de pare-soleil incorporé. La bague de diaphragme est crantée par valeurs entières.


Caractéristiques techniques

Focale : 55 mm (équivalent 82,5 ou 88 mm sur un reflex au format APS-C)

Ouverture maximale/minimale : f/3,5 et f/32

Construction optique : 5 éléments en 4 groupes

Angle de champ : 43 °

Distance minimale de mise au point : 0,24 m

Diamètre de fixation pour filtre : 52 mm

Diamètre x longueur : 65,5 mm x 64,5 mm

Poids : 235 g

Rapport 1/2, avec bague PK13 1/1

Leitz Summicron-R 50 mm f/2

Considéré comme un des meilleurs objectifs standards jamais construits, le Leitz Summicron-R 50 mm f/2 était commercialisé, entre 1963 et 2009, en deux versions principales : la première, légèrement moins performante, arbore six éléments en cinq groupes alors que la seconde possède six éléments en quatre groupes.

Il s’agit là encore d’une formule optique « classique » de type Planar qui est très proche, dans la seconde version, de celle utilisée par Nikon pour le Nikkor 50 mm f/2. Le Summicron-R 50 mm f/2, dont j’ai testé un exemplaire produit en 1981 au Canada, bénéficie d’une réalisation somptueuse, avec des bagues de commande parfaitement amorties.

La bague de diaphragmes est crantée par demi-valeurs entre f/2 et f/16 et la bague de mise au point permet un ajustement très précis entre la distance minimale (0,5 m) et l’infini. L’objectif intègre un pare-soleil rétractable qui le protège de manière assez efficace contre les lumières parasites, en concert avec le traitement multicouche.


Caractéristiques techniques

Focale : 50 mm (équivalent 75 ou 80 mm sur un reflex au format APS-C)

Ouverture maximale/minimale : f/2 et f/16

Construction optique : 6 éléments en 4 groupes

Angle de champ : 46 °

Distance minimale de mise au point : 0.5 m

Diamètre de fixation pour filtre : 55 mm

Diamètre x longueur : 66,5 mm x 41 mm

Poids : 290 g

Asahi Pentax Takumar Super-Multi-Coated 50 mm f/1,4

Le Takumar 50 mm f/1, 4 a été produit en quatre versions, les deux premières avec un traitement antireflet monocouche (Super Takumar) et les deux suivantes avec un traitement à sept couches (Super-Multi-Coated Takumar et SMC Takumar). Si le premier Super-Takumar, plus rare, intègre 8 éléments en six groupes, le second ainsi que les versions multicouches n’incorporent plus que sept éléments, disposés en 6 groupes.

Il semble que toutes les versions incorporent  un élément en oxyde de thorium, légèrement radioactif, qui provoque un jaunissement des lentilles auquel il est possible de remédier par un traitement aux rayons UV. L’exemplaire testé, un Super-Multi-Coated Takumar 1 : 1,4/50, présente une coloration assez importante qui produit des images avec une dominante chaude, proche de celle que produit un filtre de la série Wratten 81.

Plutôt compact, avec un diamètre de filtre de seulement 49 mm, il est remarquablement bien fini, grâce à des barillets épais et entièrement métalliques. La bague de diaphragme autorise des réglages par valeurs entières entre 1, 4 et 2, puis entre 11 et 16, et par demi-valeurs entre 2 et 11. Un commutateur permet de passer entre les modes Auto et Manuel, le dernier étant essentiel pour modifier les ouvertures sur un boîtier moderne.


Caractéristiques techniques

Focale : 50 mm (équivalent 75 ou 80 mm sur un reflex au format APS-C)

Ouverture maximale/minimale : f/1,4 et f/16

Construction optique : 7 éléments en 6 groupes

Angle de champ : 46 °

Distance minimale de mise au point : 0.45 m

Diamètre de fixation pour filtre : 49 mm

Diamètre x longueur : 61.5 x 43 mm

Poids : 250 g

Aus Jena DDR T 50 mm f/2,8

Le Tessar 50 mm f/2, 8 est basé, lui aussi, sur une formule optique « classique », mise au point par Paul Rudolph en 1902. Elle comprend quatre éléments en trois groupes, favorisant un contraste satisfaisant, même en absence d’un traitement antireflet, et un pouvoir de résolution assez élevé, sous condition de fermer le diaphragme de quelques crans. Le Tessar a été produit dans d’innombrables versions, dans les deux états d’Allemagne, et de nombreuses sociétés en Angleterre, États-Unis, France en ont acquis une licence pour fabriquer leurs propres Tessar.

À noter aussi un grand nombre d’objectifs dont la formule optique s’inspire de celle du Tessar (Schneider Xenar, Rodenstock Ysar, Kodak Ektar, KMZ Industar, etc.). L’objectif testé, libellé « T2,8/50 aus JENA DDR », est un modèle destiné à l’exportation, d’où le remplacement de l’appellation Tessar, brevetée par Carl Zeiss Oberkochen, par la lettre T, suivie de l’appellation d’origine “aus Jena”.  Il s’agit de la dernière version produite par le combinat Carl Zeiss Jena en RDA.

La finition de l’objectif est assez soignée (mais en retrait par rapport aux objectifs Nikkor, Takumar et Leitz), avec une bague de mise au point un tantinet dure et une bague de diaphragme qui est crantée par demi-valeurs. Le traitement antireflet se compose d’une seule couche. La construction est presque entièrement métallique, avec le commutateur A/M en matière plastique. L’objectif possède une distance de mise au point minimale de seulement 35 cm, le prédestinant à la proxiphotographie.


Caractéristiques techniques

Focale : 50 mm (équivalent 75 ou 80 mm sur un reflex au format APS-C)

Ouverture maximale/minimale : f/2,8 et f/22

Construction optique : 4 éléments en 3 groupes

Angle de champ : 46 °

Distance minimale de mise au point : 0.35 m

Diamètre de fixation pour filtre : 49 mm

Diamètre x longueur : 61 x 35 mm

Poids : 175 g

Pentacon auto 50 mm f/1,8 Multi Coating

Avec le Helios 44, présenté sur la page suivante, le Pentacon 50 mm f/1, 8 est un des objectifs standards les plus répandus sur le marché d’occasion, d’où des tarifs très raisonnables qui ne devraient pas dépasser 10 ou 15 euros pour un exemplaire en bon état. Il s’agit d’une version relookée du Meyer Görlitz Oreston 50 mm f/1,8 dont il hérite la formule optique à six éléments en quatre groupes et la réalisation mécanique.

Le Pentacon existe en plusieurs versions qui diffèrent principalement par le type de traitement antireflet (monocouche ou multicouche) et la compatibilité ou non (libellé « electric » ou « auto ») avec les boîtiers Practica dotés d’un contrôle électromécanique du diaphragme. L’exemplaire testé est un « Pentacon auto 1,8/50 Multi Coating », doté d’un commutateur A/M et d’un traitement multicouche. La finition, plutôt correcte, mais inférieure à celle des objectifs provenant du Japon et la RFA, est presque entièrement métallique.

Là encore, la distance de mise au point minimale (0,33 m) permet de s’initier à la proxiphotographie bien que la formule optique ne supporte pas aussi bien les accessoires tels que des bagues allonge, soufflets ou bonnettes macro que celle, plus simple, du Tessar 50 mm f/2, 8. La bague de diaphragmes est crantée par demi-valeurs entre f/1,8 et f/16.


Caractéristiques techniques

Focale : 50 mm (équivalent 75 ou 80 mm sur un reflex au format APS-C)

Ouverture maximale/minimale : f/1,8 et f/16

Construction optique : 6 éléments en 4 groupes

Angle de champ : 46 °

Distance minimale de mise au point : 0.33 m

Diamètre de fixation pour filtre : 49 mm

Diamètre x longueur : 61 x 37,5 mm

Poids : 195 g

KMZ Helios 44 58 mm f/2

C’est lui, l’objectif standard du peuple ! Le Helios 44 58 mm f/2 est un objectif standard de provenance russe qui a été produit entre 1958 et les années 2000 par plusieurs usines dans l’ancienne Union soviétique. Il s’agit d’une copie du Zeiss Biotar 58 mm f/2 dont la formule optique, de six éléments disposés en quatre groupes, est de type Planar (double Gauss). Le Helios a été produit en de multiples variations, avec ou sans contrôle automatique du diaphragme.

Les modèles les plus récents bénéficient d’un traitement multicouche (MC Helios) et d’une distance de mise au point plus rapprochée (0,5 au lieu de 0,6 ou 0,7 m). À noter aussi une amélioration des performances optiques et une modification du diamètre de filtre au fil du temps. L’objectif testé, un Helios-44M 2/58 fabriqué par KMZ, possède un traitement monocouche, une distance de mise au point minimale de 0,5 m et un diamètre de filtre de 52 mm.

Les barillets sont épais et entièrement métalliques et la fabrication inspire confiance bien qu’elle ne soit pas à la hauteur des réalisations occidentales et japonaises. La bague de mise au point est assez raide, tout comme la bague de diaphragmes, crantée par demi-valeurs entre f/2 et f/11 et valeurs entières entre f/11 et f/16. Le diaphragme, doté d’un commutateur A/M, est assez lymphatique.


Caractéristiques techniques

Focale : 58 mm (équivalent 87 ou 93 mm sur un reflex au format APS-C)

Ouverture maximale/minimale : f/2 et f/16

Construction optique : 6 éléments en 4 groupes

Angle de champ : 40 °

Distance minimale de mise au point : 0.5 m

Diamètre de fixation pour filtre : 52 mm

Diamètre x longueur : 62 x 42 mm

Poids : 300 g

KMZ Industar-50  50 mm f/3,5

Conçu à l’origine pour des appareils télémétriques, l’Industar-50 existe aussi dans une version dédiée aux appareils reflex, Industar-50-2, doté d’une monture M42. Il s’agit d’un objectif d’une focale de 50 mm et d’une ouverture maximale de f/3, 5 dont la formule optique est de type Tessar. Bien que très léger et de dimensions très réduites, l’objectif, un véritable « bouchon de boîtier », bénéficie d’une réalisation très soignée, tout en métal. Du fait de sa taille minuscule, l’objectif est assez délicat à manipuler. Une modification de l’ouverture entraine parfois une modification de la distance de mise au point et génère ainsi un flou intempestif. La lentille frontale est assez exposée à des empruntes digitales et il est difficile de lui trouver un pare-soleil ou un filtre adapté. Le traitement antireflet est de type monocouche et la distance de mise au point est égale à 65 cm. Le diaphragme est entièrement manuel, avec un ajustement en continu, sans crantage,  entre f/3, 5 et f/16. L’objectif testé à été fabriqué par KMZ, à l’époque soviétique.


Caractéristiques techniques

Focale : 50 mm (équivalent 75 ou 80 mm sur un reflex au format APS-C)

Ouverture maximale/minimale : f/3,5 et f/16

Construction optique : 4 éléments en 3 groupes

Angle de champ : 46 °

Distance minimale de mise au point : 0.65 m

Diamètre de fixation pour filtre : 36,5 mm

Diamètre x longueur : 50 x 20 mm

Poids : 100 g

Performances optiques

Afin d’évaluer les performances optiques des quatre objectifs, j’ai photographié une grande mire (100 x 150 cm) à différentes ouvertures (de l’ouverture maximale à f/16). La mire est composée de pas moins de 17 zones d’analyse qui permettent de mesurer la résolution et l’aberration chromatique sur l’ensemble du champ cadré. Afin d’obtenir un éclairage homogène et uniforme de la mire, j’ai utilisé deux flashs de studio dotés de parapluies réflecteurs et un flashmètre pour vérifier et contrôler l’uniformité de l’éclairement de la mire. Le mode LiveView et la fonction Loupe au grandissement maximal m’ont permis d’effectuer une mise au point manuelle très précise. Pour mesurer la fonction de transfert de modulation (FTM) à 50 %, je me suis servi du logiciel Imatest Master, dans sa version 3,6. Ce même logiciel m’a également permis de quantifier l’aberration chromatique latérale. Notez que les chiffres relevés ne sont pas comparables à ceux mesurés par d’autres testeurs utilisant le même logiciel (photozone.de, traumflieger.de, etc.), car ils émanent d’une part du matériel utilisé pour la prise de vue (ici un EOS 5D Mark II) et d’autre part de la préparation des fichiers utilisés pour l’analyse (ici des fichiers RAW convertis au format JPEG dans Camera Raw 8.7.1 avec des paramètres par défaut pour l’accentuation).

Les appréciations de qualité dans le texte font référence à la fois à la valeur de transfert de modulation (FTM), mesurée en paires de lignes par hauteur d’image (LW/PH), et le format de tirage (A3 ou A2). Plus ce dernier est important, plus les performances de l’objectif doivent être élevées pour révéler tous les détails du sujet.

Netteté

Nikon Nikkor-HC Auto 50 mm f/2

Le Nikon Nikkor-HC Auto 50 mm f/2 est bon (tirage A2), voire très bon (tirage A3) au centre, et ce, dès la pleine ouverture ! Sur les bords, il est seulement médiocre (A2) ou moyen (A3). En fermant le diaphragme, le piqué s’améliore de façon importante, pour devenir très bon (A2) ou excellent (A3) au centre (f/2, 8), sur les bords (f/5,6) et sur les bords extrêmes de l’image (f/8). Le piqué est homogène dès f/5,6, et ne se dégrade que lentement en fermant le diaphragme davantage. À f/16, le Nikkor-HC Auto 50 mm f/2 est encore bon (A2) ou très bon (A3) partout. Si l’objectif est parfaitement utilisable dès f/2, il souffre à la pleine ouverture d’aberrations sphériques résiduelles qui rendent les images un peu douces.

Nikon Micro-Nikkor 55 mm f/3,5 (Ai)

À pleine ouverture, le Micro-Nikkor 55 mm f/3,5 est bon (A2) ou très bon (tirage A3) au centre et moyen (A2) ou bon (A3) sur les bords. Il faut fermer à f/5,6 pour obtenir une mention « moyen » ou « bon » sur les bords extrême et à f/8 pour que le centre et les bords atteignent un bon (A2) ou très bon piqué (A3). Ensuite, le piqué subit une baissé légère à f/11 et f/16, mais les valeurs demeurent globalement bonnes ou très bonnes. Si Micro-Nikkor 55 mm f/3, 5 produit son meilleur piqué au rapport de reproduction égale à 1 :10, il remplit parfaitement son rôle d’objectif standard « universel ». À noter que les performances optiques restent globalement en deçà de celles du Canon EF 50 mm f/2, 5 Macro, alors que ce dernier est plus lumineux.

Leitz Summicron-R 50 mm f/2

Le Leitz Summicron-R 50 mm f/2 atteint son meilleur piqué au centre à f/2,8 (mention excellente au format A3 et très bonne au format A2), et il suffit de fermer à f/5, 6 pour que les bords rejoignent le centre, les bords extrêmes étant légèrement inférieurs en termes de piqué. Dès f/8, le pouvoir de résolution subit une légère baisse, mais il reste assez élevé (mention bonne ou très bonne) en “vissant l’objectif à fond” (f/16). Dès f/4, il est possible d’obtenir un piqué assez homogène à travers le champ d’image. Un objectif d’excellente qualité, parfaitement utilisable dès la pleine ouverture, grâce à une très bonne correction du coma et de l’aberration sphérique.

Asahi Pentax Takumar 50 mm f/1,4 Super-Multi-Coated

Un véritable phénomène, ce Takumar Super-Multi-Coated 50 mm f/1, 4 : si les images demeurent désespérément douces à la pleine ouverture, en raison d’une sous-correction du coma et de l’aberration sphérique, il suffit de fermer un cran pour que le piqué devienne homogène et assez élevé (bon au format A2 ou très bon au format A3) ! Ensuite, la qualité augmente progressivement jusqu’à f/4, ou elle est très bonne (A2), voire excellente (A3) d’après notre système de notation. Le piqué se maintient jusqu’à f/5,6 pour retomber ensuite entre f/8 et f/16, notamment sur les bords et bords extrêmes. L’objectif donne son meilleur entre f/2 et f/5,6, évitez donc de le fermer au-delà. A noter aussi une baisse de régime à la distance de mise au point la plus courte. Une superbe optique, toujours à sa hauteur sur un appareil à capteur 24 x 36. Dommage qu’une des lentilles soit radioactive…

aus Jena DDR T(essar)  50 mm f/2,8

Le rendement optique est assez faible à pleine ouverture (moyen ou bon au centre, médiocre ou moyen sur les bords et faible sur les bords extrêmes), mais il s’améliore progressivement en fermant le diaphragme : à f/5, 6, le centre est bon (A3) ou très bon (A2) alors que le piqué sur les bords est moyen (A2) ou bon (A3). Si, au centre, les meilleures performances sont atteintes à f/5, 6, il faut fermer à f/8 ou f/16 pour obtenir des résultats équivalents (bon au format A2 et très bon au format A3) sur les bords et les bords extrêmes. Des performances très en décalage avec ce que l’on attend habituellement d’un objectif estampillé « Carl Zeiss » !

Pentacon Auto 50 mm f/1,8 Multi Coating

Au temps de l’argentique, l’Oreston/Pentacon était déjà un objectif standard aux prestations  assez modestes. Sur un Canon EOS 5D Mark II, il prend encore un sacré coup de vieux puisqu’à pleine ouverture, il peine à décrocher  une mention « moyen » (A2) ou « bon » (A3) au centre alors que sur les bords, il offre tout juste un piqué médiocre (A2) ou moyen (A3). L’hétérogénéité du piqué subsiste jusqu’à f/8 ou le Pentacon atteint une qualité très bonne (A2) ou excellente au centre (A3) et bonne (A2) ou très bonne (A3) sur les bords. Il faut fermer à f/11 pour que le piqué des bords extrêmes rejoigne celui des bords. L’objectif souffre d’aberrations optiques (aberrations sphériques et coma) qui rendent la mise au point assez ardue à pleine ouverture. Il s’agit donc d’une optique aux performances assez décevantes (résolution et contraste). Ainsi, si vous êtes à la recherche d’images croustillantes, passez votre chemin.

KMZ Helios 44 M  58 mm f/2

Au centre, performances satisfaisantes puisque l’on obtient les notes « moyen » (tirage A2) ou « bon » (tirage A3) à f/2, puis “bon” (A2) ou “très bon” (A3) à f/2,8. Dans les angles, c’est beaucoup plus faible : il faut diaphragmer de trois (bords) ou quatre crans (bords extrêmes) pour atteindre de bonnes performances sur un tirage A3 (moyennes en A2). Une couverture relativement homogène n’est obtenue qu’à f/11. Si le Helios est souvent apprécié pour son rendu particulier (swirly bokeh), à l’extérieur du centre, le piqué n’est vraiment pas son fort. Globalement, le Helios ressemble beaucoup au Pentacon pour ce qui est des performances optiques, bien que ce dernier soit de conception un peu plus moderne.

KMZ Industar 50-2  50 mm f/3,5

À pleine ouverture, performances modestes avec une mention bonne (A2) ou très bonne (A3) au centre et médiocre (A2) ou moyenne (A3) sur les bords et les bords extrêmes. En fermant le diaphragme de deux crans (f/5, 6), le piqué au centre devient très bon (A2), voire excellent (A3), mais partout ailleurs, il reste à la traine jusqu’à f/11 ou il décroche la mention bonne/très bonne sur les bords et moyenne/bonne sur les bords extrêmes. Encore un objectif au rendu tristounet qui ne vaut pas vraiment la peine de s’y attarder. Avec l’exception de la proxiphotographie ou l’Industar 3,5/50 peut gagner des points, au même titre que le Tessar 2,8/50, lorsqu’il est monté sur un soufflet ou une bague allonge.

Distorsion et vignetage

À la distance de mise au point mesurée, située autour de 4 mètres, la distorsion est quasiment nulle avec le Micro Nikkor 3,5/50, le Tessar 2,8/50 et le Helios 2/58. Sinon, elle se manifeste sous la forme d’une déformation en barillet, très discrète avec le Summicron 2/50, ou alors plus visible, mais encore peu gênante, avec les Nikkor 2/50, S-M-C Takumar 1,4/50, Pentacon 1,8/50 et Industar 3,5/50. Sensible entre f/2 et F/2,8, le vignetage des Nikkor 2/50 et Leitz 2/50 s’estompe à partir de f/4. L’obscurcissement des bords du Micro Nikkor 3,5/50 est très sensible à pleine ouverture , sensible à f/5,6 et négligeable entre f/5,6 et f/32. Quant aux Takumar  1,4/50, Pentacon 1,8/50 et Helios 2/58, le vignetage est sensible entre la pleine ouverture et f/2,8, puis quasi négligeable à partir de f/4. Pour faire disparaître le vignetage du Tessar 2,8/50, il faut fermer d’au moins  deux crans. Alors qu’il s’agit de l’objectif le moins lumineux, l’Industar 3,5/50 souffre d’un vignetage très sensible à pleine ouverture et encore sensible entre f/4 et f/5,6. Il  ne devient négligeable qu’à partir de f/8.

Aberration chromatique

Le Micro-Nikkor, le Summicron et le Helios présentent une aberration chromatique latérale assez sensible à pleine ouverture qui disparait au fur et à mesure de la fermeture du diaphragme. L’aberration chromatique des autres objectifs reste peu sensible (<1 pixel). Notez que ce défaut ainsi que le vignetage peuvent être corrigés convenablement dans la plupart des logiciels de développement RAW.

Flare et reflets parasites

Parmi les objectifs testés, les objectifs japonais, le Summicron et le Pentacon bénéficient d’un traitement multicouche des lentilles. En pointant les objectifs traités monocouche (en provenance de l’RDA et de l’URSS) en direction du soleil, les images présentent un voile lumineux et une baisse importante du contraste. Toutefois, les objectifs dotés d’un traitement multicouche ne sont pas pour autant irréprochables : tandis que le Micro Nikkor est assez bien protégé des reflets parasites, grâce à l’enfoncement de la lentille frontale et  la simplicité de la formule optique (Tessar modifié à cinq éléments), le Nikkor et le Summicron n’échappent pas au flare et aux reflets parasites. Doté du célèbre traitement à sept couches de la marque, le Super-Multi-Coated Takumar n’est pas aussi performant qu’un objectif moderne. Les reflets parasites y sont assez intrusifs. Quant au Pentacon, il ne mérite guère son sigle MULTI COATED, gravé en lettres majuscules, son traitement antireflet n’étant que peu efficace.

Bokeh

J’avoue que je ne choisis pas mes objectifs en fonction de leur rendu dans les parties hors profondeur de champ. Toutefois, un mauvais bokeh, c’est-à-dire un rendu trop « nerveux » des zones en question, peut détourner l’attention du sujet principal. Mieux vaut donc un bokeh harmonieux ou, au moins, un bokeh « neutre », sans caractère particulier. La construction du diaphragme influe sur le caractère de cet indice de qualité très subjectif, bien que son importance soit souvent surestimée.

À l’exception des Takumar 1,4/50 (huit lamelles), Helios 2/58 (huit lamelles) et Tessar 2,8/50 (cinq lamelles), le diaphragme des objectifs testés se compose de six lamelles. Forte de sa grande ouverture maximale, le S-M-C Takumar 1,4/50 incite à jouer avec une faible profondeur de champ : à f/1, 4, celle-ci est minimale et le bokeh saisissant, avec des cercles de confusion circulaires au centre et étirés en ellipses aux bords de l’image.

En fermant le diaphragme, les cercles de confusion conservent pendant longtemps une forme circulaire avant d’adopter la forme octogonale du diaphragme. Le Helios 44 2/58 est un autre objectif souvent apprécié pour son bokeh. La qualité de celui-ci émane d’une part de la correction perfectible du coma et de l’aberration sphérique et de l’autre de la forme, bien arrondie, du diaphragme à huit lamelles. La plupart du temps, le bokeh reste doux et discret, mais dans certaines situations, par exemple avec du feuillage à l’arrière-plan, les parties hors profondeur de champ semblent suivre un mouvement circulaire autour du centre de l’image.

Bien que sa formule optique soit assez proche de celle de son alter ego russe, y compris pour les défauts optiques aux grandes ouvertures, le Pentacon 1,8/50 produit un bokeh plus tranchant, tout comme le Nikkor 2/50 qui ne brille qu’à pleine ouverture. Le rendu du Summicron-R est assez agréable entre f/2 et f/4, avec un bokeh assez « neutre », sans caractère particulier. Quant aux Tessar 2,8 et Industar 3,5/50, ils ne sont pas particulièrement doués en la matière, leur ouverture maximale étant déjà assez étriquée pour bien servir la cause de l’opposition flou-net.

En guise de conclusion

Les systèmes d’objectifs des principaux fabricants d’appareils photo sont très complets, mais ce n’est pas une raison de négliger les objectifs anciens dont certains sont proposés à des tarifs fort alléchants. Quel plaisir de manipuler de objectifs à construction entièrement métallique dont la plupart ont su traverser, sans tambour ni trompette, plusieurs décennies alors que certains objectifs modernes mordent la poussière après quelques années de service, faute de trouver des pièces détachées pour réanimer un stabilisateur hors d’usage, un moteur de mise au point sans vie ou une puce électronique expirée.

Qui plus est, le manque de perfectionnement de certaines formules optiques donne parfois lieu à des rendus attractifs, l’absence de traitement antireflet moderne et l’emploi de verres radioactifs à des dominantes couleur séduisantes. Cependant, l’utilisation d’objectifs anciens n’est pas sans conséquence sur notre manière de photographier : adaptée à une pratique calme et réfléchie, la mise au point manuelle ne saurait pas se conformer à la photo de reportage qui demande une réactivité importante. Elle demande un peu d’entrainement et, avec un appareil reflex, un appareil « plein format » et un verre de visée approprié. Sinon, vous serez immanquablement frustré par de nombreuses photos floues.

À noter aussi que de nombreux objectifs lumineux ne sont pas faciles à mettre au point, faute d’une correction satisfaisante de l’aberration sphérique et du coma à pleine ouverture. C’est le cas des Takumar S-M-C 1,4/50, Pentacon 1,8/50 MC, Helios 44 M 2/58 et T aus Jena 2,8/50. Reste à se pencher sur la question de la qualité optique : si les objectifs Nikkor, Pentax et Leitz testés sont à même d’affronter des objectifs modernes sur ce terrain glissant, les objectifs russes et est-allemands testés ne sont pas aussi performants. Mais il faudrait peut-être alors prendre en considération des réalisations plus haut de gamme telles que les Pancolar 1,8/50 et 1,4/55.

Si vous utilisez un boitier hybride, vous avez l’embarras du choix. Canon, Fuji, Konica, Leica, Minolta, Nikon, Olympus, Pentax, Yashica et Zeiss ont produit d’excellents objectifs standards dont beaucoup sont proposées pour une bouchée de pain sur le marché d’occasion. Si vous possédez un boitier Nikon, vous trouverez votre bonheur parmi les nombreux et souvent excellents, Nikkor AI et AI-S. Quant aux possesseurs d’appareils Canon et Sony, ils bénéficient, eux aussi, d’un vaste choix d’objectifs adaptables. L’utilisation d’un objectif manuel est une expérience intéressante, et notamment  avec un vieux objectif standard, mais elle ne doit pas  vous détourner de l’objectif principal : celui de réaliser des images captivantes- à vos boitiers !
 

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