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La perspective : une question de point de vue

La perspective : une question de point de vue

La profondeur d’image est définie par les relations spatiales entre le premier plan et l’arrière-plan tout comme par la réduction des dimensions des objets en fonction de la distance qui les sépare de l’appareil. La sensation de profondeur est encore rehaussée par la perspective — la maitriser vous permettra de gagner un point de vue en accord avec vos intentions créatives.  

La perspective est l’unique manière de représenter fidèlement les trois dimensions des objets sur une surface plane et bidimensionnelle. La perspective centrale porte alors essentiellement sur deux effets : la diminution de la taille relative des objets en fonction de leur distance et la convergence des lignes et plans parallèles vers un seul point de fuite, habituellement situé sur la ligne d’horizon. La perspective aérienne est définie, quant à elle, par le volume d’espace entre l’observateur et l’horizon qui réduit le contraste et la saturation des couleurs des objets au fur et à mesure de leur éloignement.

S’il est possible de corriger les lignes convergentes et d’autres dérives de la perspective à postériori, par voie logicielle, les objectifs à décentrement ne sont pas pour autant devenus superflus. Bien au contraire, puisque la déformation en forme de trapèze et l’étirement vertical opéré par les logiciels d’image nécessitent une interpolation importante des données d’image qui entraine irrémédiablement une perte de résolution importante dans la périphérie de l’image. Sans compte la perte d’une portion plus ou moins grande de la surface de l’image qui implique l’utilisation d’un objectif à champ d’image plus étendu.     

Une des principales caractéristiques de la perspective centrale tient au respect des lignes droites, celles-ci étant toujours reproduites telles quelles, avec pour seule exception une ligne coïncidant avec l’axe optique qui est restitué sous la forme d’un point. Lorsqu’il s’agit de rendre compte de la troisième dimension, l’appareil photo diffère de l’oeil humain. Ainsi, la convergence apparente des rails de chemin de fer vers un point lointain est ressentie comme naturelle alors que celle des lignes verticales d’un bâtiment scandalise plus d’un observateur. Pourtant, la déformation de perspective produite par la vue en plongée ou contreplongée est enregistrée fidèlement par l’appareil photo, mais le cerveau humain la corrige automatiquement pour « rétablir » les lois de la perspective. Avec un objectif super grand-angulaire, les objets près des bords du cadre sont hantés par une autre déformation. En fonction de la forme des objets, celle-ci se manifeste par des lignes de fuite (objets rectangulaires) ou par une distorsion elliptique qui octroie une forme ovale aux objets ronds. De manière générale, plus l’angle de champ de l’objectif est vaste et plus l’objet est éloigné du centre de l’image, plus la déformation linéaire ou elliptique est forte. De même, cette dernière augmente au fur et à mesure que la distance de mise au point diminue.

Pour éviter la convergence des verticales, il suffit de mettre l’appareil photo d’aplomb – une solution aussi simple qu’efficace, sous condition de supporter la ligne d’horizon centrée.
 

Le choix de l’objectif aide à exacerber ou à mettre en évidence les perspectives centrale et aérienne : la distance à laquelle un sujet est photographié modifie sa taille et ainsi son poids visuel dans l’image, tout comme la focale de l’objectif. En remplaçant un objectif grand-angle par un téléobjectif, la distance entre le sujet principal et l’appareil semble réduite, permettant à un sujet même éloigné de devenir le centre d’intérêt d’une photo. Si la perspective est définie en premier lieu par le point de vue et non pas par l’angle de champ et la focale de l’objectif, c’est ce dernier qui permet de choisir librement la perspective : un objectif standard ou un petit télé pour une représentation fidèle à l’original, un objectif grand-angle ou ultra-grand-angle pour un effet de distanciation qui exagère les différences de taille des objets au premier plan et à l’arrière-plan.

Un objectif à décentrement (TS-E, PC, PA ou TS-E dans le jargon des fabricants) s’avère parfait pour respecter le parallélisme des lignes horizontales et verticales : le déplacement des lentilles perpendiculairement à l’axe optique fait en sorte que le plan objet reste toujours parallèle au plan capteur. De même, il permet d’inclure des parties de la scène qui resteraient sinon en dehors du cercle d’image d’un objectif conventionnel. Mais alors qu’il représentait, avec la chambre photographique aux multiples possibilités de réglage, la seule option pour redresser la perspective, il se voit aujourd’hui relégué au second plan par les outils de correction logicielle tels que proposent Adobe, DxO Labs et Phase One, beaucoup plus simples d’emploi. 

Pour conclure, gardons à l’esprit qu’il n’existe pas de règle pour la gestion de la perspective. Toutefois, il est cependant toujours question de trouver un point de vue qui puisse rendre justice au sujet. Pour cela, il vous appartient de définir, à la prise de vue, point de vue et focale en fonction du message que doit exprimer votre image.  

Hormis la perspective rectilinéaire (partagée par la plupart des objectifs) et la perspective pseudorectilinéaire (adoptée par la vision humaine), il existe d’autres types de perspective dont la particularité est de reproduire des lignes droites par des courbes, par exemple la perspective cylindrique et la perspective sphérique.

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