La construction visuelle d’une image minimaliste s’appuie sur plusieurs pierres angulaires : pour la mise en valeur du sujet, points, lignes, formes, structures et motifs doivent être organisés avec minutie à travers le viseur.
Avant de nous attarder sur les éléments secondaires d’une image, nous arrêtons habituellement notre regard sur les élements de base, les formes. Pour que les formes du sujet puissent être clairement identifiées, il n’est pas nécessaire qu’elles soient restituées intégralement dans l’image.
À l’exception de la ligne d’horizon, les lignes droites sont plutôt rares dans la nature. Elles semblent être créées de main d’homme et paraissent donc souvent artificielles. À l’image des couleurs, les lignes et formes possèdent une dimension psychologique. Les formes habituellement notre regard sur les éléments de base, les formes. Pour que les formes du audacieuses donnent lieu à des images aussi audacieuses ; les formes avec contour rectangulaire paraissent plus dynamiques que les formes arrondies. Quant aux formes et lignes avec des courbes ondulantes, elles donnent une sensation de douceur et de sensualité.
Souvent, les lignes constituent la base, l’ossature même d’une composition. En observant un sujet après avoir partiellement fermé les yeux, vous constaterez que quelques lignes et contours suffisent pour définir les formes des objets. En même temps, les lignes représentent les chemins empruntés par l’oeil lors de son parcours à travers l’image. Elles délimitent les formes et surfaces et leur procurent de la profondeur. Elles donnent de l’équilibre à l’image, dirigent le regard sur le sujet principal, lient différents éléments et engendrent parfois une certaine confusion.
Les diagonales provoquent une réaction plus forte que les droites. Elles subdivisent le cadre et semblent nous transporter ailleurs – vers le haut ou le bas et souvent vers l’extérieur de l’image – en évoquant un mouvement et/ou un déséquilibre.
Gardez toujours à l’esprit que la composition n’est pas une fin en soi, mais seulement un moyen pour obtenir des images saisissantes. La composition la plus parfaite ne justifie donc pas une image complètement dénuée d’intérêt.
Nous vivons dans un monde qui est dominé par des verticales et horizontales. Les images que nous créons ont toutes une forme rectangulaire impliquant la présence de deux horizontales et deux verticales. La ligne d’horizon est l’archétype même de l’horizontale. Son placement doit être mûrement réfléchi, car il donne plus ou moins de poids aux différentes parties de l’image : lorsque l’horizon occupe le centre de l’image, celle-ci paraitra calme et statique, lorsqu’il est déplacé au tiers supérieur ou inférieur, il favorise respectivement le premier plan ou le ciel tout en renforçant la sensation de profondeur.
Un point est un élément de composition qui, bien qu’il n’occupe le plus souvent qu’une petite partie de la surface de l’image, se distingue suffisamment du reste de l’image, par sa luminosité ou sa couleur, pour qu’il puisse focaliser le regard du spectateur. Selon sa position dans l’image, un point produit une tension visuelle plus ou moins forte : la composition parait statique lorsqu’il est centré et dynamique lorsqu’il est excentré.
Les motifs naissent de la répétition plus ou moins régulière de formes, lignes et/ou couleurs. Lorsqu’ils sont utilisés au sein d’une image, ils apportent une impression d’ordre et d’harmonie. Dotés d’un grand poids visuel, les motifs attirent irrésistiblement le regard. En revanche, l’oeil est également attiré par le moindre défaut de rythme dans la répétition des éléments. Les formes géométriques (cercles, carrés et triangles) constituent les motifs les plus impressionnants. Dans la nature, ils sont plutôt rares. À l’image des diagonales, les triangles paraissent plus dynamiques que les carrés et rectangles. Dans une composition, un nombre impair de formes paraît également plus dynamique qu’un nombre pair. Les motifs peuvent produire des compositions abstraites. Dans une telle composition, le motif perd son rôle habituel.
Les textures sont parfois des motifs reproduits à une échelle plus réduite. Elles font directement appel au sens du toucher et confèrent à l’image son réalisme et son aspect tridimensionnel. Elles révèlent la nature de la surface, qu’il s’agisse d’écailles de peinture craquelée ou de la fourrure d’un animal. La lumière oblique est la plus apte à mettre en valeur les textures et ces dernières se montrent sous leur meilleur jour avec un cadrage en gros plan.
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